DES REMONTRANCES A PSYCHÉ
OSÉES PAR LE VIEUX FAUST
FaustChère Psyché, vos yeux qui tremblent,
Vos yeux de fleur ont peur du vent,
Peur et délice tout ensemble:
Ivres d'espoir dans le levant
Ils étincellent au devant
Des clartés vaines qui s'élèvent.
Ah! sous ce dôme décevant,
Luise la lampe de vos rêves!
PsychéHélas! c'est un rameau de tremble,
Qui luit en nous, ami savant!
Des anciens songes il me semble
Compter si peu de survivants!
La nuit les souffle en s'achevant.
J'ai le coeur nu comme une grève
Qu'un dur automne va lavant...
FaustLuise la lampe de vos rêves!
PsychéVous ne savez! Mon sein ressemble,
O Faust, à ces châteaux mouvants
Qu'à l'Occident le soir assemble.
Mais j'ai faim du Dieu vivant
Je veux sentir en le trouvant
S'épandre l'âme de mes sèves...
FaustElle vous monte aux yeux souvent,
Luise la lampe de vos rêves!
ENVOIO ma Psyché, vivez rêvant!
PsychéNos champs résonnent de voix d'Eves
Et de grands faunes poursuivants...
FaustLuise la lampe de vos rêves!
1891
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