Ode historique

 

La Montagne de la Victoire

Donne son souffle à nos drapeaux,

A sa voix deux mille ans d’histoire

Sortent en criant des tombeaux,

Comme un soleil sur la nuée

Toute la Gaule s’est ruée :

Mère des lois, mère des arts,

Notre Pallas est sœur d’Hercule,

Au double assaut déjà recule

Un germanique et faux César.

 

 

Toi, plus basse que les terres

D’où sont vomis tes combattants,

dans ta paix et dans ta guerre

Singe inutile des Titans,

Race allemande qu’enfle et grise

L’impunité de la traîtrise

Et l’ignorance de l’honneur,

Aucun reproche ne te presse

Comme le manque de sagesse

Qui de tout temps souilla ton cœur.

 

 

Tu ne sais pas pas loi des mondes

Qui pour renaître fait mourir

En des épreuves si fécondes

Que le plus lâche y veut courir :

Pour égaler sa haute somme

L’être de l’âme se consomme,

De tous ses maux naît quelque bien,

Seule une race abandonnée

Des justes dieux est condamnée

Au crime qui ne sert à rien.

 

 

Le long de tes annales sombres

Hurle la flamme, pleut le sang

Et ton marteau dans les décombres

Frappe des coups retentissants,

Ce qui te plaît, ce qui t’importe

Est le charnier des villes mortes,

Ta seule gloire est de nourrir,

Qui te flétrisse d’âge en âge,

L’unique faim d’anéantir.

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